Aujourd'hui, samedi, je suis allée à la soutenance des élèves de dernière année du labo. Assister à des présentations tout en japonais, faites par des japonais, avec les règles japonaises, est intéressant mais vite un peu lassant. Il faut avouer que je suis bien loin de comprendre un discours scientifique en japonais.


Comment se passent leurs présentations ? Ils sont seuls devant un jury composé de trois enseignants-chercheurs et d'un intervenant extérieur. Ils ont ensuite 10 minutes pour faire leur présentation, avec des slides, puis ils enchaînent sur 5 minutes de questions. Cette présentation de quelques minutes doit contenir l'ensemble du travail qu'ils ont effectué en une année, et présenter leurs propositions (leurs idées, pistes, solutions, développements, dans leur domaine de spécialité). Puisqu'en un an, ils ont le temps de faire beaucoup de chose, ils ont un message assez long à faire passer en seulement 10 minutes. Leur solution : parler le plus vite possible pendant les 10 minutes pour avoir le temps de tout raconter (avant que la petite cloche ne sonne pour indiquer la fin), enchaîner les slides à toute vitesse, et comme l'improvisation leur ferait perdre du temps, ils écrivent l'intégralité de leur discours sur les transparents et les lisent pour la présentation.


Une fois les présentations terminées, tout le monde retourne au labo, pour plus ou moins travailler. Il faut savoir qu'en ce moment le labo ne ressemble plus à grand chose. Dans une petite salle déjà encombrée par 15 bureaux, 30 pcs, 1 évier, 1 micro-onde, 1 bouilloire, 1 frigo, x figurines de manga... les élèves ont maintenant installé des sacs de couchage, un porte brosses à dents, des vêtements de rechange, ... Ce qui fait que cette semaine, j'avais le plaisir de les voir se réveiller, se brosser les dents, mais aussi s'habiller (ce qui peut poser quelques problèmes quand on est la seule fille présente).


Enfin, à 17h, tout le labo est parti, direction un restaurant de sushi à volonté, pour fêter la fin des études des élèves concernés. Pour 4200 yens par personne (soit environ 32 euros) on peut commander tous les sushi de la carte. J'ai donc pu en manger des très variés, et surtout j'ai pu tester le fameux sushi au natto: cette redoutable préparation de haricots fermentés. Verdict : c'est infâme. Une fois le sushi au natto en bouche, on le mastique un peu, et si on fait abstraction du côté un peu gluant et de l'odeur d'œuf pas frais on se dit pourquoi pas, ce n'est pas si terrible que ça. Et puis il y a le deuxième effet natto : une fois qu'on a avalé une première bouchée. C'est un goût étrange pour lequel je ne trouve qu'un mot pour le décrire, "pourri". Au final, les japonais ont évidemment bien ri, et moi je sais que je pourrai rentrer en France et dire que j'ai goûté le natto !